Franchissant l'Atlantique, cette
discipline révolutionnaire conquiert l'Europe
du Nord (Pays Bas, Belgique, Allemagne de l'Ouest)
en 1981. Cette vague sportive s'étend à
la France, plus précisément par
la Côte d'Azur avec Nice en 1982. Les images
"chocs" produites par Antenne 2 révèlent
ce sport au grand public. Certains inconditionnels
des activités traditionnelles crient "
aux fous ", mais ces rois de la défonce
vont créer de nouveaux adeptes. Le triathlon
rompt avec les habitudes, l'enchaînement
de ses trois composantes va à l'encontre
de toute logique physiologique. En fait, il sort
des sentiers "battus" que sont les stades
et les piscines et porte un label mythique : "
made in U S A ". En
France, les premiers triathlons amateurs
furent organisés en 1983 avec ceux d'Hyères
(Var) et La Grande Motte (Hérault). Ce
sport marginal allait connaître un fort
engouement.En 1984,
grande effervescence dans le milieu sportif et
chez les médias. Une vingtaine d'épreuves
sont organisées. La saison s'ouvre aux
Mureaux (Yvelines), où plus de 400 concurrents
se pressent sur la ligne de départ. Face
à ce développement, la chaîne
de télévision Antenne 2 crée
une véritable Coupe de France avec comme
apothéose l'organisation de la finale à
La Grande Motte.
Tout
est en place pour cette finale, événement
retransmis en direct, mais hélas la nature
en décide autrement. Le vent souffle
en tempête, la mer est déchaînée.
Les plus téméraires se jettent
à l'eau et sont renvoyés sur la
plage par les vagues, les embarcations de sécurité
chavirent... Face à cette vision apocalyptique,
la mort dans l'âme, les organisateurs
décident d'annuler l'épreuve.
Sur l'instant, tout le monde pense que l'expérience
du triathlon va s'arrêter là. Mais
non ! Bien au contraire, athlètes, organisateurs
et journalistes décident de se réunir
au Palais de La Grande Motte, pour jeter les
bases de ce qui va devenir le Comité
National pour le Développement du Triathlon.